Uniformisation oblige, le nom du pays doit désormais être identique dans la plupart des langues. Telle est la volonté du gouvernement. «Turkish Airlines» devrait même être rebaptisée «Türk Havayollari», sans considération pour la force d’une marque souvent plébiscitée par les professionnels du transport aérien.
Moins surprenant est le positionnement en matière de développement touristique. Les nouvelles orientations mettent l’accent sur la culture ou l’écologie, une tendance qui inclut aussi le luxe dans une région souvent assimilée aux seules offres forfaitaires (all inclusive) d’entrée de gamme.
Bronzage et navigation
Bodrum n’est pas Antalya. Devenue coqueluche de la bourgeoisie d’Istanbul et des Russes fortunés friands de belles villas à louer, la cité portuaire se voit désormais qualifiée de Saint-Tropez égéen. Forte d’un peu moins de 90’000 habitants, sa population estivale frôle parfois le demi-million.
Bien sûr, à Bodrum, on peut lézarder sur la plage ou dans des criques aux couleurs caribéennes. Mais le port trahit une autre activité, plus que florissante: les mini-croisières à bord de goélettes dont le voisin chantier naval s’est fait une réputation mondiale. Plus poétiques que les yachts clinquants de Cannes ou Monaco, ces bateaux font la part belle aux bois précieux laqués. Ils offrent souvent en prime une goûteuse cuisine locale. Qu’on embarque pour un jour ou davantage, on s’y sent à mille miles des paquebots légitimement critiqués pour leur gigantisme.
Shopping et culture
A terre, les loisirs se partagent entre magasinage et expositions archéologiques. Sans pousser jusqu’aux splendeurs de la proche Ephèse, on trouve au château Saint-Pierre – récemment restauré – à la fois un superbe point de vue sur la baie de Bodrum et un musée intelligemment concentré sur quelques pièces emblématiques des anciennes civilisations implantées dans la région, ou ayant transité par ces contrées.
Quant aux rues de la bourgade, elles offrent pléthore de boutiques à fringues ou à souvenirs, bars et autres lieux de divertissement diurne ou nocturne. Les instagrammeurs se régalent d’une photogénique architecture blanche à laquelle les risques telluriques imposent de ne pas dépasser deux étages. Cette humilité fait oublier aux Stambouliotes leur écrasante forêt de tours locatives.