On disait les jeux plus ouverts que jamais, on n’a pas été déçu. Les élections cantonales ont réservé leur lot de surprises. Grand gagnant du jour: Pierre Maudet. L’ex-conseiller d’Etat réalise un très bon score à titre personnel se classant 6e dans la course au Conseil d’Etat. La véritable prouesse consiste à faire rentrer sa liste Libertés et justice sociale au Grand Conseil.
Le MCG a, lui aussi, de quoi festoyer. La formation, que certains disaient moribonde, gagne 3 sièges. Tandis que l’UDC voit sa délégation passer de 8 à 13 députés. Les partis protestataires ont clairement le vent en poupe. A gauche, les Vert.e.s et les Socialistes sont stoppés dans leur élan. Le parti écologiste passe ainsi de 13,16% (lors de l’élection au Grand Conseil de 2018) à 12,41%. Le nombre de sièges détenus par l’Alternative reste identique.
Si certains entrent et d’autres se maintiennent, la journée est aussi marquée par la sortie de la gauche de la gauche. Aucune des deux listes Ensemble à gauche n’atteint le quorum. Enfin, le Centre ferme la marche avec 7,77% et donc trois députés en moins. Les Vert’libéraux échouent quant à eux, tout près du quorum.
A noter, une petite particularité de cette élection: Genève a élu un mort, en la personne de Raymond Wicky, le député PLR décédé après le dépôt des listes. Une élection en forme d’hommage.
Anne Hiltpold 4e
Pour le premier tour du Conseil d’Etat, la sortante Nathalie Fontanet décroche la première place. Elle arrive largement en tête avec plus de 10’000 voix d’avance sur le socialiste Thierry Apothéloz. Le Vert Antonio Hodgers est sur la troisième marche du podium. La PLR Anne Hiltpold fait un score canon, arrivant 4e et devançant la sortante verte Fabienne Fischer (5e).
Pierre Maudet, on l’a dit, réussit son come-back, arrivant 6e. Tandis que Carole-Anne Kast (PS) se classe 7e, juste devant le MGC Philippe Morel. Les candidats du Centre, Delphine Bachmann (9e) et Xavier Magnin (10e) et ceux de l’UDC, Lionel Dugerdil (11e) et Michael Andersen (12e) font la grimace.
Tractations à droite
Ces partis ont toutefois encore une chance de placer l’un des leurs. Car, dès ce dimanche après-midi, les tractations vont bon train à droite. Une alliance plus ou moins large, allant du Centre à l’UDC voire au MCG, pourrait voir le jour pour le second tour. De quoi faire d’ores et déjà dire à la Verte Fabienne Fischer sur les ondes de la RTS: “Notre ticket est basé sur des idées communes, pas sur une entente de dernière minute pour récupérer des voix.” Ce à quoi la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet rétorque: “Si j’étais à gauche, j’aurais peur également. Et je le vois dans les propos de ma collègue.” Les partis ont jusqu’à mardi midi pour accorder leurs violons et savoir quelle sera leur partition. Puis, il faudra attendre le 30 avril pour savoir si les stratégies porteront leurs fruits.