Gueux ou Bourgeois, il faut choisir

MCG • Dimanche soir, Roger Golay au Grand Genève à chaud. Lundi soir, Eric Stauffer, à Genève à chaud. Deux fois en deux jours consécutifs, les caciques du MCG pulvérisent leur conseiller d’Etat, Mauro Poggia. Dimanche, le président du parti estime que les six premiers mois ne sont guère satisfaisants. Le lendemain, le président d’honneur décoche les orgues de Staline: «Je ne supporte plus sa passivité» ou encore «La récréation est finie». Jamais on n’a entendu les plus hautes instances d’un parti gouvernemental parler ainsi d’un magistrat issu de leurs rangs.

Officiellement, Eric Stauffer en veut à Mauro Poggia de ne pas l’avoir soutenu pour l’élection au Bureau du Conseil d’administration des HUG. «Tous les conseillers d’Etat soutiennent les leurs!», dévoilant à la fois sa fureur et sa conception ouvertement clanique du pouvoir. On veut bien. Mais on ne peut s’empêcher de songer à d’autres raisons. Volonté de reprendre de l’existence au sein d’un MCG dont Roger Golay, homme très habile, assume fort bien la présidence? Désir de quitter un navire truffé de placards du passé, pas tous encore ouverts? Liens avec l’enquête sur la Pâquerette? A voir.

Ce qui est sûr, politiquement, c’est que les choses vont mal entre le MCG et Mauro Poggia. Il n’est pas certain que cela soit appelé à s’arranger. Entre le statut de Gueux et celui de Bourgeois, il faut choisir.