La Berlin éternelle

Mégapole meurtrie, anéantie… et à jamais résiliente. Laissez-vous surprendre, l’espace d’un week-end!

  • Haute de 368 mètres, la tour de la télévision est le plus haut bâtiment de la ville. 123RF

    Haute de 368 mètres, la tour de la télévision est le plus haut bâtiment de la ville. 123RF

  • Le Humboldt Forum mêle harmonieusement son architecture à celle du Château de Berlin. CYR

  • Le Futurium est très prisé des jeunes. 123RF

  • Le Futurium est très prisé des jeunes. 123RF

  • La coupole de l’imposante cathédrale surplombe le quartier de Mitte. 123RF

Depuis novembre 1989, Berlin a retrouvé son cœur originel: Alexanderplatz ou «Alex» comme disent les autochtones. En son centre s’élève la tour de la télévision devenue le symbole de la ville. Construite sous la RDA en 1969, peu avant la célébration du vingtième anniversaire de l’Allemagne de l’Est, c’est le bâtiment le plus visible de Berlin et le plus haut (368 mètres) ouvert au public en Europe. «Nous accueillons plus de 3 millions de visiteurs par année, précise Dietmar Jeserich, responsable de la communication. La génération des millennials ignore souvent que la «Fernsehturm» était destinée à la diffusion de la télévision couleur à l’est et de la propagande communiste à l’ouest.»

Vertigineux

Au sommet, imaginez le XIXe siècle avec une nébuleuse de bourgades et de villages dispersés au centre de la sablière du Brandebourg. Le tout fut réuni en une mégapole de 890 km où l’on case huit fois les vingt arrondissements de Paris. Au rez-de-chaussée, une animation en réalité virtuelle entremêle les clichés d’une guerre à ceux de l’extravagance des années folles, de la crise mais aussi ceux d’une autre guerre et de la volonté d’Hitler de faire de Berlin la «Germania» du monde.

A quelques minutes à pied de la «Fernsehturm», le Château de Berlin, reconstruit et abritant le Humboldt Forum, a fière allure dans sa conjugaison parfaite des façades du XVIIIe siècle et de celles conçues par l’architecte Franco Stella. Le montant des travaux avait été estimé à 400 millions d’euros, ce fut le double au final. Cher? Les Berlinois ont trouvé que cela était mérité.

La vie de demain

N’hésitez pas à monter sur le toit – c’est gratuit – pour une vue panoramique, certes d’un peu moins haut, mais qui en vaut la peine! Une fresque de Mexico rappelle le voyage qu’Alexandre von Humboldt, géographe et explorateur, fit au Mexique.

Ouvert depuis 2019, le Futurium ou maison du futur est l’un des endroits favoris de la jeunesse connectée. Ici, il s’agit de répondre à la question: Comment allons-nous vivre? A l’entrée, des bracelets remis aux visiteurs permettent d’exprimer ses choix possibles, visionnaires et réalisables ou utopistes, le long de panneaux dispersés sur 3200 m. A la sortie, l’analyse des données par un robot laisse pantois.

A Berlin, on sait cependant que rien n’est à jamais acquis et que tout demeure dans une mouvance éternelle. A saisir au vol.

Des couleurs dans la grisaille

CYR • A l’ombre de la Nikolaikirche, la plus ancienne église conservée de Berlin, se niche un musée intimiste dédié à Heinrich Zille (1858-1929). Les dessins de cet artiste retracent au vitriol l’industrialisation de la ville et le quotidien de ses habitants. Un endroit décapant situé au numéro 11 de la Propststrasse. Dans le vaste quartier de Kreuzberg où se côtoient hippies, junkies, hipsters, migrants et touristes du monde entier, les graffitis contestataires ont envahi les murs. Des couleurs dénonciatrices de l’injustice.

A quelques pas de la station de métro Kottbusser Tor, découvrez aussi le Café Kotti, à l’étage du Neues Kreuzberger Zentrum. Ce lieu de partage multiculturel et de fraternité humaine appartient à Ercan Yasaroglu, réfugié politique turc. Vous n’êtes pas obligé de consommer mais allez-y rien que pour le décor vintage!

A Prenzlauer Berg, entrez au numéro 12 de la Kastanienallee pour découvrir les cours et arrière-cours débouchant sur un petit parc, le Hirschhof. Témoignage de la spéculation immobilière vers 1870, ce complexe d’habitation de 40 sur 130 mètres avait 300 appartements d’une pièce et demi où logeaient environ 2000 personnes parmi les plus pauvres. Aujourd’hui, Prenzlauer Berg, envahi par les bobos, est hors de prix.

Berlin en pratique

Aller
Au départ de Genève, l’avion (compagnie aérienne low cost) ou le rail via Zurich? A vous de choisir entre le sentiment de culpabilité de voler à bord d’un moyen-courrier ou d’emprunter un train de nuit pour lutter contre le changement climatique. La comparaison des prix peut révéler des surprises.
Dès son arrivée à BER (Berlin Brandenburg Flughafen) ou à la Hauptbahnof, se rendre au guichet Information pour se procurer la «Berlin Welcome Card», transports publics illimités et réductions dans les attractions de la ville.

Dormir
L’embarras du choix à tous les prix. La proximité d’un arrêt de bus ou d’une station de métro est impérative.

Manger
Se restaurer à Berlin demeure avantageux. L’assiette du jour est souvent à moins de 12 euros. Sur le pouce, la «Street Food» des échoppes ethniques est délicieuse. En boisson, le «Fritz Cola» est tendance.

Acheter
L’«Ampelmann», petit personnage grassouillet en rouge et vert sur les feux de signalisation de feue la DDR, se décline de toutes les façons. Un souvenir original à acheter dans les boutiques d’Alexanderplatz ou de la Gare centrale.

Se renseigner Office National Allemand du Tourisme à Zurich - www.visitberlin.de www.germany.travel