Frontaliers: trop, c’est trop!

  • Mauro Poggia, conseiller d'Etat en charge de l'Emploi

    Mauro Poggia, conseiller d'Etat en charge de l'Emploi

EMPLOI • Plus de 100’000 permis frontaliers. Autant de compétences manqueraient à Genève que l’on doive chercher ailleurs? Imaginez-vous un responsable d’entreprise avouer qu’il engage un travailleur domicilié en France pour lui verser un salaire inférieur?

Pourtant, combien de restaurateurs, pour ne pas payer le salaire minimum de 4170 francs d’un serveur qualifié, licencient d’anciens employés et engagent, à 3400 francs des universitaires français, sans qualification, heureux de gagner deux fois ce qu’ils toucheraient pour un premier job chez eux?

De la sous-enchère salariale (encore) légale. Les travailleurs français qui viennent ici ne sont pas à blâmer, mais bien ces employeurs, prêts à sacrifier notre cohésion sociale sur l’autel de leurs profits immédiats... avec la bénédiction des milieux économiques et des syndicats.

Pense-t-on pouvoir continuer longtemps encore à ignorer le désarroi de nos demandeurs d’emploi? On tire sur la corde, et on s’en rendra bientôt cruellement compte.