«On tue notre métier»

LOI SUR LES TAXIS • Depuis trente-cinq ans que je pratique le métier de chauffeur de taxi, j’ai pu constater la dégradation progressive de ma profession. Mais depuis la nouvelle loi, on a atteint des sommets.

Je ne comprends pas pourquoi on a autorisé les taxis français à venir travailler à Genève. Est-ce dû à la double nationalité de certains élus? Mais dérouler le tapis rouge à une société californienne qui ne rapporte rien à la Suisse, là je ne comprends rien. A moins qu’un député soit américano-suisse?

On nous ferme l’accès aux voies de bus/taxi pour aller chercher nos clients. Résultat: trois ou quatre fois plus d’attente pour une clientèle à mobilité réduite (fauteuil roulant, déambulateur, béquille, etc.). Ces clients ne doivent pas attendre trop longtemps leur moyen de transport.

Vous fermez les voies de bus à quelques centaines de taxis et vous les ouvrez à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de motos? Certaines mauvaises langues disent que c’est pour faire plaisir à un élu biker. Ah que les gens sont méchants!

En plus, on nous impose une taxe de 1400 francs par année pour une utilisation restreinte des voies de bus. De qui se moque-t-on? On nous ajoute aussi une taxe de 1,50 franc pour l’accès à l’aéroport que l’on peut répercuter aux clients. On nous serine depuis des années d’être les taxis les plus chers du monde, mais nous sommes aussi les chauffeurs privés au service du public les plus mal rémunérés.

Mesdames et Messieurs les élus, vous pouvez ne pas aimer les taxis genevois, mais cela ne vous donne pas le droit de tuer ce métier. Et pénaliser ainsi une clientèle qui a besoin d’un moyen de transport sûr, rapide et efficace.