L’e-commerce détruit le petit commerce

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

COMMERCE • Les chiffres de Zalando pour l’année 2017 sont franchement stupéfiants. Premier enseignement, les Suisses sont les plus gros consommateurs du géant allemand de la vente en ligne. L’an dernier, 9,5 millions de paquets ont été distribués sur l’ensemble du territoire helvétique. Soit 1,2 paquet pour chacun des 8 millions d’habitants. Dans le même temps, 5,7 millions de colis ont été retournés. Pour l’écologie, on repassera puisque cela représente plus de 41’000 paquets livrés chaque jour depuis l’Allemagne. On imagine aisément le nombre de camions, de trains et autres camionnettes sollicités pour satisfaire l’appétit consumériste des internautes helvétiques. Et ces derniers sont vraiment gourmands. Le chiffre d’affaires réalisé en Suisse par Zalando s’élève à 685 millions, environ 86 francs par personne. Une somme monstrueuse directement soustraite aux petits commerces de nos centres-villes. Pas étonnant que les enseignes mettent la clé sous la porte. Une hécatombe amenée à se poursuivre ces prochains mois, et même à prendre de l’ampleur.

Et on ne pourra pas dire que l’on ne savait pas. Certes, mais comment expliquer ce succès sans précédent du commerce en ligne? Un caprice d’enfant gâté qui veut tout et tout de suite? Peut-être. Un service insuffisant en boutique qui pousse les clients à utiliser leurs souris pour acheter leurs vêtements? Assurément. Si personne ne détient véritablement la réponse absolue, il convient tout de même de se poser la question de l’avenir du commerce de proximité. Surtout qu’un autre mastodonte s’apprête à débarquer sous nos latitudes avec un service de livraison ultrarapide. Il s’appelle Amazon, tout le monde le connaît, il vend de tout et ça va faire mal.