Le crépuscule de la voiture individuelle

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

TECHNOLOGIES • Au début, quand Uber est arrivé à Genève, tout le monde a trouvé cela super-pratique. Et même amusant. Une petite voiture qui se déplace sur l’écran de son smartphone, des chauffeurs sympathiques, des prix écrasés. Un vrai bonheur. Mais on ne se doutait pas encore de la révolution cachée que comportait cette application. Une sorte de cheval de Troie.

Grâce à son rival Lyft, tout est désormais plus clair. Aux Etats-Unis, ce dernier propose à ses utilisateurs les plus dépensiers un modèle d’abonnement. Avec deux options disponibles, 30 courses à 188 francs ou 60 trajets à 399 francs. Derrière cette proposition commerciale se cache un projet plus sournois. Pour Logan Green, le patron de Lyft, il s’agit tout simplement de tuer la bonne vieille voiture individuelle qui n’est utilisée que 4% du temps. Comme pour la musique et les films, la mobilité se tourne vers un modèle utilitariste et tue à petit feu la propriété.

Ce nouveau comportement des consommateurs touche désormais tous les secteurs de l’économie. Avec d’importantes conséquences à la clé. Des acteurs vont émerger alors que d’autres disparaîtront. Uber a bien senti qu’il devait réagir dans cette guerre du ride-sharing. La firme teste en ce moment le programme Uber Plus affichant des courses à prix fixes à San Francisco, Seattle ou Miami. Certes, les ambitions de Lyft et Uber sont d’abord financières, mais cela pourrait aussi être une bonne nouvelle pour la mobilité et l’environnement. En 2017, aux Etats-Unis, 250’000 foyers ont déjà renoncé à leur deuxième voiture. A Genève, où les bouchons quotidiens provoquent des crises de nerfs, une meilleure utilisation du parc automobile serait évidemment bénéfique à tous. Même à nos porte-monnaie…