Le Nigeria tend les bras à Genève

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

ELDORADO • Une croissance annuelle de 2,5%, une effervescence entrepreneuriale, une population fortunée en augmentation, le Nigeria ressemble de plus en plus à un nouvel eldorado pour les investisseurs. Les entreprises genevoises l’ont bien compris puisqu’elles sont de plus en plus nombreuses à s’y implanter. On peut citer Givaudan, Firmenich, SGS ou encore la compagnie maritime MSC. Il faut dire que les promesses y sont infinies. D’ici à 2025, le Nigeria sera le troisième pays le plus peuplé au monde derrière l’Inde et la Chine. A l’opposé, des clichés sur la misère du continent africain, la population nigériane est dominée par une classe moyenne estimée à 55 millions d’individus.

Comment expliquer cette insolente réussite? Il y a d’abord le facteur chance. Le Nigeria renferme les plus grandes réserves de pétrole du continent. Parallèlement, la première économie africaine peut s’appuyer sur sa capitale économique, Lagos, qui dispose de conditions cadres particulièrement favorables pour lancer son entreprise. On y dénombre des réussites insolentes comme celle de la banque Zenith dont la capitalisation boursière dépasse les 3 milliards de dollars. Mais le pays manque de tout, là réside la principale opportunité pour les investisseurs genevois.

Transports, énergies, sécurité, services financiers, industries, tous ces marchés sont à saisir. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman ne s’y est pas trompé en organisant ce printemps une mission économique à Lagos avec une quarantaine d’entreprises helvétiques. Derrière cette visite de courtoisie se cache l’idée de faire avancer le projet d’un accord bilatéral de libre-échange entre la Suisse et le Nigeria. Logique car la signature d’un tel accord fait déjà saliver de nombreux investisseurs…