Blablabla!

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Révolutionnaire. C’est ainsi qu’a été présentée la «Réforme du concept de réinsertion et de désistance de l’Office cantonal de la détention», la semaine dernière. Pour faire court, il a fallu près de trois ans de réflexion pour repenser le fonctionnement de tout le système carcéral en vue notamment de remettre le plus de détenus dans le droit chemin. Stratégiquement essentiel.

Le problème, c’est que lors de la présentation, les intervenants ont fait ostensiblement table rase du passé. Un peu comme si le monde de la détention à Genève avait attendu les 29 et 30 novembre 2017 pour se mettre finalement en marche. Une attitude inappropriée et irrespectueuse pour l’énorme travail déjà accompli par le passé. De quoi refroidir aussi l’intérêt pour les innovations proposées. Comme la centralisation des données avec une approche globale et transversale du parcours du détenu, son placement au centre du dispositif, la volonté de donner légitimement du sens à son parcours carcéral, notamment par un plan de formation et d’emploi ciblé, évolutif, qualifiant et intégrant.

Pour qu’elles soient efficaces, toutes ces mesures devront au préalable se frotter à la réalité carcérale. Autrement dit, avant de transformer un délinquant en maçon, menuisier, cuisinier ou réparateur de vélo, filières métiers prioritaires, il faudra continuer à lui donner un cadre strict, sécurisé, des limites claires à ne pas franchir et une hygiène irréprochable. Bref assurer les fondamentaux.

Sans cela, les plus belles réformes ne resteront que des formules creuses et du blabla.