La loi est la loi!

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef

De qui se moque-t-on? Selon une enquête de la SonntagsZeitung, même la version light de la préférence indigène à l’embauche ne serait pas applicable en Suisse, dès 2018 comme le prévoit la loi. En cause? Des logiciels informatiques inadéquats dans les Offices régionaux de placement (ORP).

Pour faire court, l’invraisemblable dysfonctionnement informatique pénaliserait aujourd’hui, peu ou prou, plus de 180’000 demandeurs d’emploi résidant dans le pays. Il est facile de comprendre que ces travailleurs en crise n’attendent pas des excuses lénifiantes de la part d’une administration habituée à prendre son temps, mais réclament des solutions immédiates et concrètes. Plus simplement, que la loi soit appliquée, coûte que coûte... Clairement dit, les paroles ne suffisent plus. Les excuses administratives encore moins. Berne et l’économie suisse doivent débloquer de toute urgence les fonds nécessaires pour résoudre l’équation logicielle. Genève, pionnière dans le domaine de la préférence cantonale et dont le taux de chômage figure parmi les plus élevés du pays, pourrait même tester et accélérer la mise en place des nouveaux programmes en jouant les cantons pilotes. Pour mémoire, les Genevois ont clairement rejeté l’initiative nationale contre l’immigration de masse en 2014 parce qu’ils ont aussi cru dans les bonnes intentions du gouvernement fédéral et de l’économie suisse. Ils n’étaient pas les seuls Romands. Les tromper serait irresponsable et pourrait se payer au prix fort lors des prochaines votations et élections. Et cela d’autant plus que, côté vote électronique, les logiciels informatiques fonctionnent à merveille.