Renvoyer l’ascenseur

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Cauchemar, sentiment d’abandon, panique, colère, désarroi, exaspération…. C’est, pêle-mêle, ce que vivent des locataires d’un immeuble de neuf étages dont l’ascenseur vétuste va être remplacé (lire ci-contre). Problème? Les travaux vont durer de longues semaines. Les réactions sont donc à la hauteur des marches que les résidents devront se farcir à pied plusieurs fois par jour.

Ce qui dérange dans cette affaire de chantier légitime et nécessaire, c’est l’attitude déshumanisée avec laquelle la régie et le propriétaire traitent le dossier. Et, par conséquent, des locataires parfois très âgés ou vulnérables.

Ce sont pourtant eux qui subissent de plein fouet l’absence d’ascenseur, la cage d’escalier métamorphosée en sommet à atteindre coûte que coûte. Ce sont eux qui doivent adopter des réflexes de survie pour faire leurs courses, descendre leurs poubelles, déplacer la voiture, aller chez le médecin ou promener leur chien. Des gestes simples du quotidien qui deviennent un véritable enfer.

Le droit du bail ne devrait pas permettre aux régies ou propriétaires de se détacher ainsi de ce qu’ils font vivre à leurs locataires. On ne parle pas ici seulement d’obtenir une baisse de loyer temporaire, mais de permettre aux résidents d’un immeuble en travaux, surtout s’il s’agit d’une tour et que les nuisances se prolongent, de bénéficier automatiquement de structures d’aide à domicile.

Elles sont nombreuses et efficaces. Au bailleur l’obligation de les actionner et surtout de les prendre en charge. A lui aussi d’améliorer la communication et l’écoute. Bref, de renvoyer l’ascenseur et dépanner concrètement des locataires qui, la plupart du temps, n’ont rien demandé.