Commerce en ligne: un géant sinon rien

  •  Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

E-COMMERCE • Le dernier rapport sur le e-commerce de la société zurichoise Datatrans l’affirme: les achats en ligne ne cessent de croître en Suisse. Ils représenteraient désormais 8,6% du total de commerce de détail. Un changement de comportement qui ne poserait pas de problème particulier s’il était au profit des boutiques helvétiques. Il n’en est rien. En 2016, 1,55 milliard de francs ont été dépensés sur des sites situés hors de nos frontières. Pas besoin d’être mathématicien à l’EPFL pour comprendre que cette somme est une perte sèche pour les commerçants suisses et donc pour les finances publiques.

Les principaux acteurs de ce nouveau marché se nomment Zalando, AliExpress, eBay, Amazon ou encore Wish. Ils sont allemands, chinois ou américains. Sur notre territoire, les mastodontes ne parviennent pas à régater avec ces géants numériques. Il y a bien Galaxus, Siroop ou encore Qoqa, mais les niveaux de vente sont ridicules par rapport à leurs concurrents venus des quatre coins du globe. Cette réalité a des incidences directes et inquiétantes. Les petites enseignes désertent les centres urbains et les collectivités publiques se retrouvent privées d’importantes recettes fiscales.

Pour limiter la casse, notre pays doit s’atteler à mettre au monde un géant dans les plus brefs délais afin de rapatrier sous nos latitudes des sommes colossales. Ceci permettrait de redonner des couleurs à un secteur littéralement laminé par les coups de boutoir du commerce en ligne. Sans cela, le centre-ville de Genève pourrait bientôt ressembler à une accumulation de showroom Apple, Amazon, AliExpress ou Zalando. Qui rêve de cela?