Les Suisses aiment (trop) leurs banques

  •  Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

SONDAGE • Une enquête d’opinion digne d’une élection soviétique. Les Suisses sont 95% à juger leur banque digne de confiance. C’est le résultat d’un sondage réalisé par un institut indépendant pour le compte de l’Association suisse des banquiers (ASB). Plus révélateur encore, les sondés plébiscitent la solidité, la fiabilité et la compétence du personnel. Les banques helvétiques sont prophètes en leur pays... Faut-il s’en inquiéter? Oui, car les défis qu’elles ont à relever ne laissent aucune place à une éventuelle autosatisfaction béate.

Forte pression sur les marges, coûts croissants liés à la réglementation, taux d’intérêts négatifs, concurrence acharnée des startup fintech: les obstacles s’accumulent à une vitesse vertigineuse. Sans oublier la saignée majeure opérée, l’an dernier, avec la suppression de 3500 postes sur l’ensemble du territoire helvétique.

Pour mettre un terme aux innombrables charrettes de licenciements, il faut massivement investir dans le domaine de l’innovation technologique. Bonne nouvelle, les ingénieurs et les experts en cybersécurité sont les nouveaux talents recherchés par les établissements bancaires. Mieux, le sondage indique que 65% des Suisses sont d’avis que les banques helvétiques feront partie des gagnants de la digitalisation. Cela signifie aussi que 35% estiment que cette bataille sera remportée par d’autres places financières. On pense forcément à New York, Singapour, Londres et Hongkong. Pour éviter que cela n’arrive, il convient donc d’adopter une stratégie offensive, avant-gardiste et fortement attachée au capital humain. L’autosatisfaction suivra.