Stockholm a presque tué le cash. Et Genève?

  •  Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

MONNAIE • On vous en parlait dans cette chronique au printemps dernier. Et le gouvernement suédois l’avait annoncé. D’ici à 2030, le royaume aura totalement supprimé l’argent liquide de son territoire. Force est de constater qu’il est en train d’y parvenir. Les derniers chiffres sont éloquents.

En 2010, 40% des paiements étaient effectués par cash. Ce chiffre était déjà tombé à 15% en 2016. Actuellement, il se situe sous la barre des 1,5%. Un véritable exploit. A ce rythme-là, le délai pour mettre à mort pièces et billets sera bien plus court que prévu. Certes, les paranoïaques de tous bords crieront à la surveillance organisée de la part des Etats puisque chaque transaction numérique laisse une trace. Reste qu’en Suède, ce mouvement est encouragé par les banques, et non uniquement par le gouvernement. Elles se retrouvent ainsi déchargées d’un fardeau. Celui consistant à transporter à travers le pays des tonnes de billets. Ce qu’elles oublient cependant de rappeler, c’est qu’en cas d’attaque informatique majeure, le pays se retrouverait totalement paralysé.

Les Suisses sont bien plus prudents. En effet, ils détiennent tout simplement le record mondial d’argent liquide planqué sous le matelas. Les dernières statistiques chiffraient cette somme à 9300 francs par habitant. Au pays de la discrétion, le fait de pouvoir être espionné en permanence par un institut bancaire inquiète. La prochaine étape consistera à se faire implanter une puce qui permettra au citoyen de régler ses courses, de prendre les transports publics ou encore payer son café au restaurant. Une révolution autant pratique que sociologique qui peut faire peur. Le futur nous dira si elle est souhaitable, et donc inéluctable.