CHASSE • A la houe!? C’est le cri du traqueur lorsque les chiens lèvent le sanglier! Jusqu’à la Révolution, le terme était utilisé par les paysans qui n’avaient pas le droit de chasser et assistaient régulièrement à la dévastation de leurs cultures par le sanglier. Ce cri ralliait les autres villageois qui s’emparaient de leur houe, un outil agraire, pour faire fuir l’indésirable.
3270 sangliers abattus
Une méthode qui pourrait être utilisée dans le canton de Genève par les propriétaires de terrains pour empêcher le mammifère omnivore de labourer la nuit, plantations et pelouse, depuis que la chasse a été démocratiquement supprimée, en 1974. La charge de l’autorégulation revient aux gardes-faune qui tirent le sanglier de nuit de fin juillet à mi-mars avec un score non-négligeable de 3270 sangliers abattus de 2000 à 2010 (Genève détient le record suisse de nombre de sangliers abattus à l’hectare*), de quoi faire pâlir d’envie les chasseurs!
Ceci étant, depuis 42 ans, l’espèce animale «gibier» se porte très bien à Genève. Le cerf, animal «sacré», puisque, selon la légende, au VIIe siècle il apparut, avec une croix entre ses bois, à Hubert de Liège, devenu patron des chasseurs. Aujourd’hui le cerf a colonisé les bois de Versoix et vient régulièrement dans ceux de Jussy et Chancy. Il «passe la frontière», fuit la France ou le canton de Vaud avec ses 800 chasseurs actifs et vient se mettre à l’abri, préférant les promeneurs aux chasseurs.
Chasse photographique
Tout comme le lièvre qui atteint localement des densités exceptionnelles, au grand dam du restaurateur-chasseur genevois qui peine à répondre à la demande des amateurs et aimerait sûrement le chasser, le dépouiller, le préparer et le cuisiner dans les règles de l’art, en «Lièvre à la royale» un must en cette saison. HV
*http://www.chassegeneve.ch/actualites-genevoise/etat-des-lieux-40-ans-sa...