Balayer devant sa porte

  • Pierre Maudet. DR

    Pierre Maudet. DR

COMMUNICATION • La grande mode, dans la presse romande, c’est de dérouler le tapis rouge à Pierre Maudet pour qu’il puisse s’exprimer, sans le moindre contradicteur et si possible sur une double page, sur tous les sujets possibles et imaginables, comme représentant du progrès, de la vision d’avenir, de la réforme. Dernier épisode en date: deux pages du Temps, vendredi 14 novembre, pour que le surdoué de la politique genevoise nous dise tout le mal qu’il pense de la classe politique suisse, incapable à ses yeux de construire un après-9-février.

Tout cela est très bien, et j’avoue être le premier, lorsqu’il vient sur mon plateau TV, à décocher à Maudet ces fameuses «questions subsidiaires», que nous adorons lui et moi, et où il est souvent bien meilleur, dans les réponses, que sur les sujets – parfois pesants – sur lesquels il était censé venir. Mais l’exercice commence à présenter des limites: à trop briller hors de son cercle d’autorité (la sécurité à Genève, ce qui n’est pas rien!), l’éternel jouvenceau aux mille ruses pourrait encourir le grief de botter en touche. Et se voir formuler l’invitation à balayer devant sa porte, s’occuper des sujets qui le regardent, ceux sur lesquels il a prise.

Justement, ces derniers ne manquent pas. Malaise dans la police, grogne dans le monde pénitentiaire, directeur de Curabilis qui démissionne, police des polices envoyée sur place, pour ne prendre que quelques exemples. Dès lors, un peu plus de parole intérieure et un peu moins de propos externes ne seraient pas nécessairement à négliger. Vous remarquerez à quel point, dans ma formulation, je demeure poli. Parce que Pierre Maudet, au fond, je l’aime bien.