Coup de coeur - Coup de griffe du 04.12.2014

  • Pascal Décaillet. DR

    Pascal Décaillet. DR

COEUR - Ils s’appellent Camille Bleeker, sa sœur jumelle Eléonore, ou encore Jonas Gubler. Les deux premières sont collégiennes à Calvin, le troisième à Madame-de-Staël. Ils ont 16 et 17 ans. Ils ont participé à Berne à la Session des Jeunes du Parlement fédéral, ils en sont revenus enthousiastes, ayant déposé un texte demandant la poursuite des bilatérales, et un vote de confirmation sur ce mode de relations entre la Suisse et l’Union européenne. Lundi 1er décembre, ils étaient en direct sur mon plateau, et il s’est passé quelque chose de très beau: alors que des politiciens débattaient des coupes au DIP, ils ont simplement dit, avec douceur et sobriété, qu’ils appréciaient beaucoup la qualité de l’enseignement dont ils bénéficiaient. Ce fut pour moi un moment fort, j’ai pensé à Péguy et à ses lignes sur la transmission.

GRIFFE - OK, c’est en ordre, l’abolition des forfaits fiscaux a été nettement refusée par près de trois Suisses sur cinq. En démocratie, il faut toujours commencer par accepter le résultat. Mais cela posé, l’arrogance, la suffisance des réactions, dans l’après-midi du dimanche 30 novembre, du côté des vainqueurs, confinait parfois à l’insupportable. On aurait dit, à les lire ou les entendre, que le peuple suisse venait de donner un blanc-seing à une économie totalement libéralisée, où la nécessité de redistribution ne jouerait qu’un rôle secondaire. Grave erreur! Nos compatriotes, par ce vote, ont simplement voulu se montrer pragmatiques, acceptant l’argent, d’où qu’il vienne, craignant l’exode des bénéficiaires de forfaits. C’est là leur message. Et non celui d’un modèle de société de type ultra-libéral. Il convenait juste de le préciser.