La BNS ne doit pas devenir un «Soviet suprême»

  • Guillaume Barazzone, conseiller national (PDC)

    Guillaume Barazzone, conseiller national (PDC)

La Suisse a-t-elle besoin de l’initiative dite «Monnaie pleine»? La réponse est non. En cas d’acception le texte fragiliserait encore un peu plus notre système bancaire et les milliers d’emplois qui vont avec. Par ailleurs, l’initiative transformerait la Banque nationale suisse (BNS) en véritable «Soviet suprême».

En effet, ce modèle pose toute une série de problèmes majeurs, dont au moins un est suffisamment important pour être relevé. La monnaie scripturale ou virtuelle (c’est-à-dire l’argent virtuel qui est sur votre compte d’épargne par exemple et qui est géré par les banques commerciales) représente 90% de la monnaie en circulation aujourd’hui, contre 10% d’argent liquide (les billets et les pièces produits et gérés par la Banque nationale suisse). L’initiative affaiblirait considérablement l’indépendance de la BNS et déstabiliserait la fiabilité de la monnaie helvétique. Il est également important de rappeler que le système bancaire et financier a subi toute une série de réformes depuis la crise financière de 2008 afin de renforcer la protection des épargnants et des déposants.

En arrivant comme la grêle après les vendanges, cette initiative est donc non seulement inutile mais aussi potentiellement nuisible pour la santé de notre économie.