L’œuvre de Nabokov ne saurait se circonscrire à son seul roman Lolita adapté au cinéma par Stanley Kubrick. Poète russe émigré en Europe et aux Etats-Unis, la trajectoire du romancier est un exemple de transfiguration des réalités du déracinement par l’écriture. Son itinéraire d’écrivain, de Saint-Pétersbourg en 1899 à Lausanne en 1977 le mène d’exils en métamorphoses.
Trilingue dès l’enfance, pratiquant le russe, l’anglais et le français, lecteur avide et précoce, il grandit dans l’opulence au sein d’une famille aristocratique en Russie. A la suite de la Révolution bolchevique, ses années d’apatride entre Berlin et Paris l’entraînent dans la plus grande pauvreté. Puis, pour fuir le nazisme, il part aux Etats-Unis avant de s’installer en Suisse en 1962.
Traducteur et enseignant en littérature, il connaît son premier succès avec le sulfureux Lolita publié en 1955. Ce parcours détonant a façonné le génie de cet auteur inclassable. Son œuvre littéraire de Machenka (1926) à La défense Loujine (1930) en passant par Le don (1937-1938) et Ada ou l’ardeur (1969), sa pièce maîtresse, raconte un pan de l’âme humaine. AG
«Vladimir Nabokov, Rivages de l’écriture» jusqu’au 3 septembre, Fondation Jan Michalski, route de Chardève En Bois Désert 2, Montricher. Du mardi à vendredi, de 14h à 18h; samedi et dimanche, de 11h à 18h.