Tahiti, Moorea, Bora-Bora, Tuamotu, Marquises… De la Polynésie française nous arrivent toujours des embruns parfumés d’innocence et de douceur de vivre. L’existence de ces rivages enchanteurs est révélée par les marins du XVIIIe siècle: Wallis, Cook et autre Bougainville, découvrant en 1768 que le «bon sauvage existe».
La littérature prend ensuite le relais: les Stevenson, London, Loti et autre Segalen – tous grands bourlingueurs – contribuent à brosser le cliché du paradis terrestre. Une image que le cinéma peaufinera encore.
Réalité géographique
Ce territoire éclaté au milieu du Pacifique compte 118 îles réparties sur une surface équivalente à l’Europe. En conséquence, au terme d’un long voyage via Los Angeles, le seul vrai problème qui se pose au vacancier réside dans le choix des sites à explorer, en fonction du temps et du budget dont il dispose.
S’il entend limiter son périple à l’archipel de la Société, il devrait viser Tahiti, Moorea et Bora Bora; aux Tuamotu, faire escale à l’atoll de Rangiroa, à celui de Tikehau ou à Manihi, privilégier la plongée sous-marine.
Quant aux Marquises – plus éloignées encore – elles garantissent le contraste de paysages sauvages. Elles révèlent aussi une culture originale, qui conserve sa part d’opacité.
Besoin de racines
Depuis quelques décennies, les autochtones réaffirment leur identification par des tatouages dont les motifs, bien au-delà de ce qui est tendance en Occident, ramènent à la tradition maorie. En exhibant son corps décoré de symboles tribaux, Teve, 23 ans, rappelle que cette distinction sociale servait aussi de camouflage aux guerriers dont l’aspect devait terroriser l’adversaire. Il ajoute qu’il a dû retrouver leur endurance pour supporter les ancestrales méthodes de scarification.
De nombreux jeunes de sa génération se sont mis en quête d’un passé chargé de vieilles superstitions, tout en revalorisant une longue histoire de danses et musique. Ils délivrent les antiques tiki (sculptures de pierre ou de bois représentant des êtres mythiques) de leur gangue de lianes et broussailles, réhabilitant ainsi tout un panthéon qui fourmille de légendes fantastiques. La revalorisation des mariages «à la polynésienne» s’inscrit pleinement dans cette mouvance. Les Japonais en raffolent.