Les voitures chinoises entrent en Europe

VÉHICULES ÉLECTRIQUES • Il fallait s’y attendre: les autos chinoises profitent d’une porte ouverte pour faire leur place sur le marché européen. Cette porte, c’est la pénurie de voitures électriques, due aux délais.

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Commander une voiture électrique, c’est à la mode. Sauf que pour certaines, les délais de livraison présentent un aspect dissuasif. Avec, il faut le dire, des prix encore assez lourds. Deux pénalités qui ouvrent une porte aux constructeurs chinois. Ils ont rapidement appris à effacer les défauts des premiers modèles.

Sécurité d’abord

On se souvient des premières automobiles provenant de Chine, qui n’obtenaient qu’un score lamentable aux crash-tests du label NCAP (European New Car Assessment Program, en français: «Programme européen d’évaluation des nouveaux véhicules»).

Leçon retenue! Les autos arrivées récemment ont toutes pour objectif (et certaines l’ont déjà atteint) de décrocher les fameuses cinq étoiles. Cela représentait un défi, car les conditions ont été rendues plus sévères et intègrent la protection des piétons, des deux-roues, etc. Or, tous les constructeurs chinois affirment entrer dans le club des meilleurs en ce qui concerne cet argument.

Conséquence: le loueur de voitures Sixt a signé un contrat pour 100’000 voitures avec BYD, leader chinois de la mobilité électrique. Pour commencer, des milliers de modèles Atto3, un SUV tout électrique, seront proposés à la location sur le Vieux-Continent en 2022. D’autres lui emboîteront le pas puisque ce contrat court sur plus de six ans. Cet accord de flotte pourrait être suivi d’autres.

La forte demande pour des autos propulsées sans moteur thermique a incité toutes les marques à accélérer la mise sur le marché de nouveaux modèles. Les difficultés d’approvisionnement en composants ont entrouvert une porte aux Chinois. Ainsi, Aiways a beaucoup investi dans les éléments de sécurité pour son modèle U6, afin de lui permettre de figurer parmi les compétiteurs pour les achats groupés.

Autre acteur, Xpeng, qui a déjà ouvert des concessions au Danemark, en Suède, en Norvège et aux Pays-Bas. Lui aussi commercialise en premier des SUV. La décision des acquéreurs ne tient pas qu’à la disponibilité: à prestations égales, les voitures chinoises peuvent être plusieurs milliers d’euros moins chères que leurs homologues locales.